Le
Président américain, Donald Trump, vient de décider de la création
d'une force spatiale américaine.
1/
Un monde très conflictuel
Certes,
la décision de Donald Trump peut se comprendre dans l'état actuel
du monde : les conflits de toutes sortes (économiques,
territoriaux, idéologiques, ...), les alliances de circonstances ou
non, les guerres asymétriques ou non sont répandus sur toute la
surface du globe.
2/
Un monde en réarmement
Dans
ces circonstances, on observe un réarmement de très nombreuses
nations à des niveaux de plus en plus élevés. Trois exemples :
-
le nombre de pays ayant des sous-marins ne cesse de croître , en
particulier chez des nations qui n'en avaient jamais eu l'usage et la
capacité, alors que l'arme sous-marine demande une compétence
exceptionnelle et qu'elle représente une menace très importante. ;
-
les pays possédant l'arme nucléaire ou proches de la posséder
n'ont cessé d'augmenter depuis la chute de l'empire soviétique, à
l'encontre du traité international de non prolifération (TNP) signé
en 1968. Le
TNP stipule
que
les États dotés de l'arme nucléaire ayant fait exploser un engin
nucléaire avant le 1er
janvier 1967
(États-Unis, Russie,
Royaume-Uni, France, Chine) s'engagent à ne pas aider un autre pays
à acquérir des armes nucléaires, et
que les autres États
s'engagent à ne pas fabriquer d'armes nucléaires et à ne pas
essayer de s'en procurer. Aujourd'hui,
cependant,
Israël, le Pakistan, l'Inde et la Corée du nord en sont pourvus,
alors
que l'Iran est à la veille de pouvoir posséder cette arme ;
-
compte
tenu du redéploiement des forces maritimes et aériennes russes sur
l'Atlantique et la Baltique, les USA viennent de recréer la deuxième
flotte US en Atlantique (qui avait été dissoute en 2011).
3/
Une
obligation pour les États d'avoir les capacités de se défendre
Dans
ce monde belligène, il est de la responsabilité des gouvernants
d'assurer la sécurité de leur nation et donc de posséder une armée
à hauteur des menaces qui les concernent.
Cela,
selon le proverbe romain : « Si vis pacem, para
bellum » (« Si
tu veux la paix, prépare la guerre »).
Notons
que ce proverbe n'incite pas à la guerre, mais favorise la légitime
défense.
4/
Des organisation internationales prolifiques
Dans
notre monde d'aujourd'hui, où chaque État peut avoir des liens ou
des litiges avec n'importe lequel autre et non plus avec ses seuls
voisins, la nécessité d'une régulation internationale et mondiale
devient de plus en plus nécessaire.
Après
la SDN (Société des nations, 1919),
ce fut l'ONU (1942).
Les différentes organisations (la plupart filiales de l'ONU) sont
devenues très nombreuses, preuve de la nécessité de cette
régulation internationale.
En
voici quelques unes des
plus connues,
à titre d'exemples :
Cour
pénale internationale,
<conseil
mondial pour la paix, Cours internationale de justice,
Organisation
pour l'interdiction des armes chimiques, Organisation mondiale de la
santé
(OMS), Programme
alimentaire mondial, Fonds monétaire international, Organisation de
l'aviation civile internationale, Union internationale des
télécommunicaions, Organisation maritime internationale,
organisation météorologique mondiale, Organisation mondiale du
commerce
(OMC),
...
Cette
prolifération d'organismes à vocation mondiale est très positive
car elle marque la recherche d'un fonctionnement apaisé du monde.
Pourtant,
on remarque que, malgré toutes ces organisations, le monde est de
plus en plus conflictuel.
5/
Un
autre traité relatif à l'espace
Un
projet de « Traité sur la Prévention du placement d’armes
dans l’espace et de la menace ou de l’usage de la force contre
des objets dans l’espace » (PPWT
pour Treaty on the Prevention of the Placement of Weapons in Outer
Space, the Threat or Use of Force against Outer Space Objects)
a été mis sur la table par la Russie et la Chine en 2008 : il
interdit
la mise en orbite d’armes nucléaires et tout autre type d’armes
de destruction massive ainsi que l’utilisation de la Lune à des
fins guerrières.
Voilà
un traité apparemment positif.
Mais,
les Américains n'ont jamais voulu signer ce traité car Russes et
Chinois ne cessent de développer des armes de destruction de
satellites, ce
qui n'est pas cohérent avec le but affiché du PPWT !
6/
De
la responsabilité des gouvernants
La
régulation
internationale
est de la responsabilité des chefs d’État, et
la
réussite ou l'échec des actions de
ces organisations est
à mettre au compte des chefs d’État.
On
ne peut que constater que les chefs d’État n'exercent pas
correctement cette responsabilité !
La
conscience qu'ils ont de la façon dont le monde pourrait évoluer
vers une terre commune et partagée est loin d'être suffisante :
les intérêts particuliers des États priment sur le bien commun à
l'échelle du monde.
La
décision de Donald Trump est donc tout à la fois compréhensible
(menaces en provenance de la Russie et de la Chine) et regrettable :
si la première puissance du monde n'a pas le courage d'agir plus
pour une régulation du monde que pour ses propres intérêts, le
monde ne peut que courir vers un avenir plus dangereux.
7/
De l’Église et des affaires du monde
Dans
sa doctrine sociale, l’Église établit plusieurs principes qui
devraient régir les relations internationales :
-
la « Destination universelle des biens » (les biens que
nous offrent le monde et l'intelligence des hommes ont vocation à
être partagés pour améliorer la condition de tous) ;
-
le « Bien commun », vision des relations humaines et
étatiques fondées sur la recherche d'un bien, dans chaque affaire
du monde, qui soit un bien pour tous, et non une confrontation
d'intérêts particuliers ;
-
la
nécessité d'organisme
internationaux et
supra-nationaux ayant
de réels pouvoirs pour
établir des relations justes pour tous.
Ces
principes universels et recevables par toutes les cultures pourraient
éclairer les dirigeants du monde pour le plus grand bien de tous !